19.9.09

Moebius


- Vous sentez-vous, comme votre ami Alejandro Jodorowski, l'âme d'un poète ?
C'est-à-dire d'un guerrier selon sa propre définition ?

- On est tous obligés de se battre, ne serait-ce que contre l'apesanteur, pour ne pas se casser la figure par terre.
On ne se bat pas contre, on se bat avec. Si l'on ne tient pas l'équilibre, on tombe et on reste par terre. Et si l'on se relève, on retombe. C'est pour ça que les gens boivent. C'est pour sentir cette guerre... Quand on absorbe de l'alcool, on peut avoir du mal à garder l'équilibre, on tombe. D'un seul coup l'équilibre devient quelque chose qui ne va pas de soi. Les artistes se mettent en déséquilibre. Ils s'enivrent de cette tension du chaos vers le sens. Que ce soit par le son, le trait ou le verbe. Chaque fois que l'on sent quelque chose qui est tiré du chaos vers le sens, on a l'impression d'être comme un ivrogne qui a réussit à ne pas tomber par terre... C'est une drôle de façon d'être un guerrier !

entretien avec Cyril Cavalié

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire